Bioéthanol : la fausse bonne idée
Publié le 31 Janvier 2007
Les Verts refusent le soutien de la Région à l’E85-bioéthanol
Dans le cadre de la séance plénière du 1er février, les Verts ont obtenu la suppression de la filière « agro-carburants » du rapport de soutien aux secteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, qui ne portait que sur l’E85-bioéthanol, loin d’être un « carburant vert ».
Anny Poursinoff, conseillère régionale Verte a expliqué pourquoi les agro-carburants, en particulier l’E85 (éthanol à base de blé) dont il est question dans la délibération, ne doivent pas être soutenus :
- les agro-carburants de 1ère génération ont non seulement un rendement énergétique très faible, mais aussi un bilan écologique global potentiellement très mauvais : le développement de grandes cultures en vue de la fabrication d’agro-carburants encouragent les pratiques agricoles intensives, fortement consommatrices de pesticides et autres produits chimiques, et le recours aux OGM ;
- dans la plan de développement proposé, il s’agit de développer la production du seul bioéthanol
E-85, qui est le plus mauvais des agro-carburants d’un point de vue énergétique et environnemental ;
E-85, qui est le plus mauvais des agro-carburants d’un point de vue énergétique et environnemental ;
- l’augmentation de la demande en carburants végétaux va accroître la pression sur les terres agricoles ;
- l’agriculture francilienne doit en priorité nourrir les Franciliens et non le moteur des voitures, principe valable pour toutes les régions du monde, et notamment dans les pays du Sud ;
- d’un point de vue économique et pour les agriculteurs franciliens, la promotion du bioéthanol-blé n’est qu’un moyen pour trouver des subventions alternatives à celles de la PAC : il est évident que le développement de l’éthanol-blé aidera avant tout les grands céréaliers, et bien peu les petites exploitations, qui, elles, risquent à nouveau d’être orientées vers une « fausse bonne solution », et donc vers une nouvelle impasse ;
- les agro-carburants ne représentent en rien la solution au réchauffement climatique et à l’effet de serre : ce n’est pas en remplaçant 5 à 10% des carburants classiques par des agro-carburants que l’on va sérieusement enrayer la tendance à la hausse d’émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports.
Développer des véhicules plus sobres, encourager les transports collectifs et « doux », réduire la circulation automobile : ce sont ces politiques qui seront efficaces. Les agro-carburants, à condition qu’ils soient produits dans le respect de l’environnement et avec une efficacité énergétique suffisante, peuvent trouver leur utilité pour des niches (Huiles Végétales Pures pour les tracteurs, par exemple).